5 de febrero de 2008

Carta de familiares sobre la marcha del 4 de febrero: No en nuestro nombre, ni en el nombre de los nuestros

Nosotras y nosotros, familiares y dolientes de nuestros seres queridos que han perdido su vida o su libertad en manos de las FARC, que hemos arrastrado el dolor en la indiferencia general, que hemos sufrido la prepotencia y la inhumana rigidez de los verdugos, que hemos soportado la inflexibilidad del presidente Alvaro Uribe Vélez y el ser humillados por el gobierno colombiano. Nosotros y nosotras recibimos con alegría el anuncio de la liberación de Gloria Polanco, Luis Eladio Pérez y Orlando Beltrán, agradecemos una vez más la disposición del gobierno de Venezuela para recibirlos y, esperamos el compromiso público del gobierno colombiano para garantizar que no habrá operativos militares que expongan sus vidas. Nosotras y nosotros, queremos agradecer la espontánea y generosa solidaridad de millones de jóvenes, hombres y mujeres, que impactados por el agonizante testimonio de los sufrimientos sin fin de nuestros seres queridos están dispuestos a movilizarse este lunes. Nosotras y nosotros, las madres, los padres, las hijas, los hijos, hermanas y hermanos de los civiles, militares y policías cautivos, de aquellos que han perecido anhelando su libertad, les llamamos a que dicha movilización, se convierta en un llamado a la paz de Colombia, en repudio a los crímenes de todos los actores armados, pero sobre todo a la imperiosa e improrrogable necesidad de un acuerdo humanitario que posibilite la liberación de los nuestros. Si no es así, les rogamos a los corazones generosos que no marchen. No en todo caso en nuestro nombre, ni en nombre de los nuestros. No queremos más polarización, no queremos más violencia, no queremos más operaciones militares para rescatar a los nuestros, ni para cercar a los captores y cautivos que los exponen a la muerte inminente. Nosotras y nosotros, queremos reivindicar los esfuerzos genuinos de todos aquellos y aquellas, que se han movilizado y se movilizan en Colombia o allende las fronteras por la liberación de los nuestros. Nosotras y nosotros agradecemos las gestiones de los gobiernos de Francia, de Suiza, de España, de la Iglesia católica y, llamamos a que contribuyan a la reconciliación entre los gobiernos de Venezuela y Colombia, somos pueblos hermanos. El presidente Chávez puede aportar no solo a la liberación de los nuestros, pero puede contribuir de manera decisiva a la paz de Colombia. Queremos también agradecer a Piedad Córdoba, quien desde su experiencia por haber sufrido en carne propia el secuestro, por su condición de mujer y liderazgo político a favor de los derechos humanos de todos y todas, porque se ha jugado su libertad y su vida por la defensa de la dignidad del ser humano, hoy es estigmatizada, perseguida, ofendida, agredida por almas equivocadas o manipuladas a favor del silencio o del exterminio. Les pedimos que no se movilicen hoy o en todo caso no en nuestro nombre ni el nombre de los nuestros si lo van a hacer a favor de la polarizacion y de la guerra. Hoy que se levantan sentimientos patrióticos profundos, les llamamos a todas y todos ustedes para que invoquen como sentido de patria, el amor y el respeto al ser humano de todas las colombianas y colombianos, no debemos seguirnos hiriendo, ni matando entre nosotros. Queremos la paz, pero no la paz de los sepulcros, queremos la justicia pero que sea aquella que defiende por igual al humilde o al poderoso, queremos rescatar ugentemente a los nuestros pero que nadie con un mínimo sentido de la inteligencia y del pudor social, contribuya de manera equívoca a la muerte de nuestros seres queridos. Si no lo entienden así, les rogamos que no marchen, en todo caso no en nuestro nombre ni en nombre de los nuestros.

Yolanda Pulecio
Astrid BetancourtSiguen más firmas

Pas en notre nom, pas au nom des nôtres.
Nous tenons à remercier les millions de jeunes, d'hommes et de femmes, qui heurtés par les témoignages poignants de la profonde souffrance de nos êtres bien aimés, sont disposés à se mobiliser aujourd'hui. Nous, parents et amis de ceux qui ont perdu leurs vies et leur liberté aux mains des FARC, nous qui portons derrière nous la douleur dans l'indifférence, nous qui avons souffert de l'arrogance et de l'inhumaine rigidité des bourreaux, nous qui avons du supporter l'infléxibilité du président Uribe Velez et d'être humilier par le gouvernement colombien. Nous avons reçu avec joie l'annonce de la liberation de Gloria Polanco, Luis Eladio Pérez y Orlando Beltrán, nous remercions une fois encore la bonne disposition de gouvernement du Vénézuela pour le recevoir et attendons l'engagement public du gouvernement colombien pour garantir qu'il n'y aura pas d'opérations militaires qui mettront leur vie en péril. Nous, mères, pères, filles, fils, soeurs et frères de civils, de militaires, de policiers captifs, nous, familles de ceux qui ont péri aspirant à la liberté, vous appelons à transformer cette mobilisation en un appel pour la paix en Colombie, en un refus de toute forme de recours à la violence par tous les acteurs armés, et nous devons, pardessus tout, unir nos forces pour faire face au besoin impérieux d'un accord humanitaire qui puisse permettre enfin la libération des nôtres. S'il n'en est pas ainsi, nous demandons aux coeurs généreux de ne pas se mobiliser. En tous cas, pas en notre nom, pas au nom des nôtres. Nous ne voulons plus de polarisation, nous ne voulons plus de violence, nous ne voulons plus d'opérations militaires pour la libération des otages, nous ne voulons pas que les kidnappeurs et kidnappés soient encerclés car cela les exposerait à une morte certaine. Nous tenons également à remercier pour leurs efforts authentiques, tous ceux et toutes celles qui se sont mobilisés et qui se mobilisent encore en Colombie et au-delà des frontières pour la libération des nôtres. Nous remercions les gouvernements de la France, de la Suisse, de l'Espagne et de l'Eglise catholique et nous les appelons à contribuer à la réconciliation entre les gouvernements de la Colombie et du Venezuela, nous qui sommes des peoples frères. Le président Chavez peut non seulement apporter beaucoup à la libération des otages, mais il peut aussi contribuer de manière decisive à la paix en Colombie. En outre, nous souhaitons témoigner notre gratitude à Piedad Córdoba, qui a elle aussi été victime d'une prise d'otage. Par son courage, par sa condition de femme leader en faveur des droits humains de tous et de toutes, parce qu'elle a joué sa liberté et sa vie pour la défense de la dignité humaine, elle est aujourd'hui poursuivie, offensée, agressée par des âmes erronées ou manipulées au profit de la guerre. Nous vous demandons de ne pas vous mobiliser aujourd'hui, en tout cas, pas en notre nom, pas au nom des nôtres, si cette mobilisation est en faveur de la polarisation et de la guerre. En ce jour, où l'on manifeste des sentiments patriotiques profonds, nous vous invitons tous et toutes à invoquer la patrie dans le sens de l'amour et du respect de l'être humain de toutes les colombiennes et de tous les colombiens, nous devons cesser de nous blesser les uns les autres, nous devons cesser de nous entretuer. Nous voulons la paix, mais pas la paix des tombes, nous voulons la justice, mais une justice qui défende de la même manière le plus humble et le plus puissant, nous voulons délivrer les nôtres au plus vite, mais que personne avec un minimum d'intelligence et de pudeur sociale ne contribue de manière erronée à la mort des êtres qui nous sont chers. Si vous ne l'entendez pas de cette manière, nous vous prions de ne pas marcher, en tout cas, pas en notre nom, pas au nom des nôtres.

Yolanda Pulecio
Astrid BetancourtSiguen firmas